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Exposition : Blacks Indians de la Nouvelle Orléans – Musée du Quai Branly

1 décembre , 2022 @ 8h00 17h00

La dénomination BLACK INDIANS rassemble les populations africaines (amenées durant des siècles,
au cours des dominations française, espagnole et américaine),et les populations indiennes originaires
de la Louisiane. On ne peut pas dissocier les noirs des amérindiens : ils étaient frères de misère.
Réduits à l’état d’esclave, ils vivaient ensemble, dans les plantations. Le blanc était celui qui
oppressait et tuait. Les esclaves noirs échappés des plantations trouvaient refuge chez les indiens :
amérindiens et africains se sont métissés. Ils avaient une vision du monde très similaire : animiste chez
les uns, shamaniste chez les autres. Au fil du temps, leurs traditions ancestrales se sont mêlées et ont

perdurées après la guerre de sécession (1865). L’abolition de l’esclavage a fait venir en Nouvelle-
Orléans une forte communauté d’esclaves noirs libérés.

L’exposition veut célébrer ici la créativité culturelle et artistique des Africains-Américains de la

Nouvelle-Orléans, dont la forme la plus spectaculaire est celle des défilés de carnaval des « Black-
Indians », qui se perpétuent depuis un siècle et demi.

Les thèmes qui y sont exprimés les plus fréquemment sont les affrontements et les luttes contre les
colons et les autorités militaires et les sujets en lien avec les religions amérindiennes, dont la prophétie
du Bison blanc.
Normalement brun, le bison est en Amérique du Nord indispensable à la survie de certaines tribus des
plaines. Très rarement, il est blanc. La « National Bison Association » a estimé qu’approximativement
une seule naissance sur 10 millions était concernée.De ce fait, le bison blanc est considéré comme
sacré dans les religions amérindiennes et revêt une grande importance spirituelle dans les cultures où
les prières et autres cérémonies religieuses lui sont dédiées. Il représente l’espérance, la naissance de
l’unité, la paix et l’harmonie des peuples. Il est symbolisé par la Femme-Bison-Blanc.
Il s’agit d’une prophétie qui remonte à environ 2000 ans, lorsqu’elle apparut à 2 guerriers partis chasser le bison pour se nourrir, dans les Black Hills sacrées du Sud du Dakota. Ils virent une grande silhouette s’approcher d’eux, qu’ils prirent d’abord pour un veau de bison blanc et qui en s’approchant
se transforma en une belle jeune fille indienne. Elle passa 4 jours parmi les Indiens et les instruit sur le
ballot sacré (un Calumet de la paix) et sur sa signification. Elle leur enseigna 7 cérémonies sacrées
ainsi que des chants et des traditions. Elle leur dit que tant qu’ils réaliseraient ces cérémonies, ils
resteraient les gardiens de la terre sacrée, et que tant qu’ils en prendraient soin et qu’ils la
respecteraient, leur peuple ne mourrait jamais et vivrait pour toujours. Lorsqu’elle eut fini son
enseignement, elle partit da la même façon qu’elle était venue. Elle promit de revenir et elle fit alors
certaines prophéties.
L’une d’entre elles était que la naissance d’un veau bison blanc serait le signe de son retour proche.
Au début de l’exposition, nous admirons la qualité et la finition des tuniques, mocassins, sacs en cuir
et coiffes en plumesque portaitau quotidien le peuple indien. De même nous restons longuement en
arrêt, comme fascinés, devant le manteau de peau de bison blanc et la précision du décor relatant « la
danse des bisons ».Plus loin ce sont des masques et instruments de musique africains dont un ancêtre
du banjo.
Puis des cartographies illustrent la Louisiane avant l’arrivée des européens, localisent les possessions
espagnoleset tracent l’incroyable étendue des territoires de « la Nouvelle France » entre 1534 et 1803
qui nous rappelle l’épopée de l’expédition de Cavelier de la Salle qui remit au roi Louis
XIVl’immense Acadie, dénommée la Louisiane.
Suivent des documents, plans et photographies en rapport avec les colons, l’exploitation du coton, et le

traitement des esclaves… puis la période des ségrégations (Martin Luther-King), la révolte des afro-
américains, la période anti-raciste et raciste.

La Nouvelle Orléans a été douloureusement impactée par le dévastateur ouragan Katrina de 2005 : les
séquelles de cette catastrophe restent encore visibles.
Continuant notre cheminement nous apparaît soudain : un premier costume aux couleurs éclatantes, à
dominance jaune, orange et rouge, faisant penser à des flammes. Composé de multitudes de perles
brodées et de plumes,des sortes de plastrons relatent la capture des esclaves, transportés par bateau,
loin très loin, coupés des-leurs, à jamais !…

Suivent alors… une farandole de costumes aussi extravagants que volumineux, se disputant le plus bel
effet dans les choix des couleurs… narrant des moments d’histoire, des drames… C’est effarant ! on ne
saurait dire lequel de ces innombrables costumes est le plus beau.
Des scènes filmées montrent par ailleurs la formidable ambiance autour de ces défilés de carnaval, où
se mêlent également « les Baby-Dolls » dans des danses endiablées rythmées par les tambours, et de
multiples instruments de musique.
On apprend que ces manifestations ont une origine qui remonte à plus de 150 ans !
Une culture issue des natifs amérindiens et des esclaves noirsdu Sud du pays perdure dans le temps,
jusqu’à nos jours.
Tous les ans, pour le Mardi Gras, 40 tribus fêtent leur rencontre issue de leur histoire partagée. Perles
après perles pendant toute une année, ce sont les hommes qui fabriquent les costumes, cousant point à
point, perles après perles, coquillages, miroirs, plumes et autres décors…
Les participants au défilé consacrent une grande partie de leurs revenus à l’achat des matériaux
nécessaires à la création de ces sculptures délicates.
La municipalité et certaines fondations peuvent verser une aide pour couvrir ces frais,mais la
chargefinancière repose principalement sur la communauté, qui n’est pas riche.
La tradition perdure grâce à une organisation très précise, le big Chief décidant chaque année du
thème du défilé du carnaval et de la couleur des costumes.

Pierrette SIADOUS

Pierrette Siadous

06 30 64 96 38